Du 20 au 22 octobre a eu lieu le 38 e congrès sioniste

Du 20 au 22 octobre a eu lieu le 38 e congrès sioniste par zoom. Moshé cohen, délégué de l’ Organisation Sioniste Mondiale nous communique les résultats.

Article Publié dans Actualité Juive No: 1573 – 29 Octobre 2020

Actualité Juive Pour mémoire, comment fonctionne et que représente aujourd’hui le Congrès sioniste ?
Moshé Cohen : Créé en 1897 par Theodor Herzl, le Congrès sioniste est l’institution qui élit les membres de l’OSM et qui décide de la politique économique sioniste. À la suite du premier Congrès sioniste sont nées trois institutions : le KKL, dont la vocation était d’acheter les terres et qui aujourd’hui est propriétaire de 17% du territoire israélien ; le Keren Hayessod, créé en 1920 pour amasser des fonds à travers le monde pour les Juifs qui habitaient en terre d’Israël et enfin, l’Agence juive pour la Palestine, dont le rôle était de s’occuper des Juifs sur place. Après la création de l’État d’Israël, l’Agence juive pour la Palestine est devenue l’Agence juive pour Israël et son rôle a été de s’occuper des Juifs de diaspora. Jusqu’en 1948, le  Congrès sioniste était une sorte de gouvernement du peuple juif qui se réunissait tous les ans. Après la création de l’État, il est passé à une réunion tous les quatre ans.
Quid de sa composition ?
M.C. : Il est composé de 520 délégués. Un tiers d’entre eux représentent tous les députés sionistes de la Knesset. La liste arabe et Agoudat Israël (les orthodoxes ashkénazes) ne sont donc pas représentés. Chaque député sioniste élu à la Knesset a deux représentants au Congrès sioniste. Un second tiers représente le judaïsme américain et le troisième tiers concerne le judaïsme du reste  du monde. 210 autres membres qui représentent le Maccabi, la Wizo et le B’nai B’rith font aussi partie du Congrès sioniste. Nous étions 720 personnes sur Zoom, cette année.
Qu’en a-t-il été de la présence française ?
M.C. : Selon la commission qui étudie le nombre de délégués qui revient à chaque communauté, la France aurait dû passer de 23 à 18 délégués. Néanmoins, la FOSF – Fédération des organisations
sionistes de France, a entamé un recours qui a permis de rester au nombre de 23. On compte ainsi onze délégués Likoud, trois mizrahi (religieux), trois du parti Avoda, deux du meretz, deux réformistes, et deux conservateurs. On notera aussi que le doyen du Congrès sioniste est le délégué (mizrahi) français Gaston Sayada.
Que dire des votes qui ont eu lieu cette année ?
M.C. : L’élection du comité permanent qui aurait dû se tenir dès le premier jour du Congrès a été reportée de 48 heures en raison d’une bataille politique entre la droite et la gauche. La tradition est pourtant que la coalition qui compose ce comité permanent soit représentative de toutes les spécificités politique de la communauté et non pas d’une majorité politique. Le Premier ministre
a dû intervenir lui-même pour qu’un compromis qui convienne à toutes les factions soit trouvé. Vice-président jusqu’alors, Yaakov Hagoel, du Likoud, été élu président de l’OSM. Il est à noter que ce parti obtient aussi la direction du département des activités en diaspora et francophone. Il sera dirigé par Jacques Kupfer*.
Propos recueillis par Laëtitia Enriquez

*Ancien président du Likoud de France, Jacques Kupfer est un inlassable militant de la défense d’Israël et de la lutte contre l’antisionisme