Hommage à Jacques Kupfer (zal)

Fidèle disciple de Jabotinsky, inlassable militant sioniste, orateur au franc-parler proverbial et redoutable pamphlétaire, Jacques Kupfer, chef du département des activités sionistes en diaspora et dans les pays francophones de l’OSM, est décédé le dimanche 10 janvier 2021, à l’âge de 74 ans, des suites d’une longue maladie. 

Né le 30 octobre 1946 dans un camp de transit en Allemagne, ce fils de réfugiés juifs polonais, cultivé et polyglotte, excelle dans ses études parisiennes, au lycée Voltaire, puis à l’université, d’où il sort diplômé en sciences économiques, en histoire du droit et en sciences politiques.

S’il pouvait de prévaloir d’une carrière professionnelle prestigieuse, notamment à la tête de l’entreprise horlogère Citizen, il s’est surtout distingué par son engagement inébranlable en faveur du sionisme révisionniste, tel qu’il avait été théorisé par son mentor historique, Vladimir Zeev Jabotinsky (1880-1940). Entré au Betar dans ses jeunes années, il devient responsable du mouvement dans les années 60, témoignant d’indéniables qualités de leader. Dans le sillage des événements de 1968, il fonde le Front des étudiants juifs, en réaction au biais gauchisant des associations étudiantes, mais aussi le groupe Bné Zeev, réunissant les jeunes adultes du Betar. Visionnaire à bien des égards, il s’insurge de bonne heure contre l’antisémitisme des milieux d’extrême-gauche et islamistes.

Dans les années 70 et 80, il poursuit logiquement son parcours au sein de la banche française du Herout, devenu Likoud de France dans la dernière décennie du XXe siècle. Figure communautaire influente et respectée, quoique sujette à certaines polémiques, il est nommé vice-président du Crif à la fin des années 80, fonction dont il démissionne en 1989, en protestation contre la visite d’Arafat à Paris, face à laquelle l’institution adopte une position qu’il estime ambiguë. En 2000, il réalise son alya définitive, après un premier séjour en Israël de 1972 à 1974.

Vice-président du Likoud mondial et de l’association Israel is Forever, il venait d’être élu, dans le cadre du 38e congrès sioniste, chef du département des activités sionistes en diaspora et dans les pays francophones de l’Organisation sioniste mondiale (OSM).

Personnalité entière et sans compromis, Jacques Kupfer a été, tout au long de sa vie, particulièrement actif dans la défense de l’intégrité d’Israël et de la souveraineté juive sur la Judée-Samarie, célébrée chaque année à l’occasion du Yom Hevron, la dénonciation du mythe du « peuple palestinien », le soutien aux Juifs d’Union soviétique et des pays arabes, le combat contre l’antisémitisme polymorphe, mais aussi la promotion de l’alya des Juifs de France, à laquelle il s’est consacrée sans relâche dans les dernières années de sa vie. Auteur de deux ouvrages, cet homme de plume a également signé d’innombrables articles percutants, illustrations de sa foi dans l’avenir du peuple juif sur la terre de ses ancêtres.

Dans l’attente d’un hommage officiel lorsque les circonstances sanitaires le permettront, il a été inhumé le jour de sa disparition au cimetière de Givat Shaul, aux côtés de ses parents, lors d’une émouvante cérémonie, suivie par des dizaines de ses amis profondément endeuillés, via une retransmission sur la plate-forme Zoom.

L’OSM adresse à son épouse Ketty, à ses enfants Nili, Johanna et Benjamin, à ses petits-enfants et à ses proches, dont les nombreux militants sionistes auxquels il a su transmettre son amour d’Israël et son exceptionnelle combattivité, sa plus sincère sympathie.