Rina Matsliah : focus sur les médias israéliens

 

Journaliste vedette de la deuxième chaîne de télévision israélienne (Aroutz 2), Rina Matsliah était l’invitée de l’Organisation sioniste mondiale en France du 13 au 15 novembre dernier. À cette occasion, l’attachante femme de presse est venue à la rencontre des communautés de Nice, Toulouse et Paris, dans le cadre de conférences suivies de débats. Des échanges très appréciés par les participants.

 Après avoir débuté sa tournée en province, cette native de Sousse s’est adressée aux Juifs franciliens lors d’une soirée animée, le 15 novembre, dans les locaux du Moadon, à Paris. En guise d’introduction, Moshé Cohen, directeur de l’Organisation sioniste mondiale (OSM) en France, a tout d’abord évoqué cette vénérable institution de 120 ans, mère du KKL, du Keren Hayessod et de l’Agence juive, qui se consacre aujourd’hui à la promotion de l’alya, de l’éducation juive et de l’étude de l’hébreu, ainsi qu’à la lutte contre l’antisémitisme. Directeur du projet Habayta au sein du département de Promotion de l’alya de l’OSM, Oded Feuer a précisé, pour sa part, que son rôle n’était pas d’influencer la décision, très personnelle, de réaliser son alya, mais d’établir un pont entre Israël et les communautés de diaspora et de rapprocher les différentes composantes du peuple juif à travers la langue hébraïque. « Il existe une tradition de journalistes sionistes (Herzl, Sokolow, Jabotinsky…) dotés d’une vision profonde de la réalité », a-t-il par ailleurs souligné en présentant l’hôte de marque du jour.

 

Spontanée, amicale et pleine d’humour, Rina Matsliah a su captiver son auditoire, auquel elle a confié quelques-uns de ses souvenirs personnels les plus touchants. Elle n’avait qu’un an, en 1957, lorsque sa famille a pris la résolution de quitter la Tunisie pour la Terre sainte. Une alya tout en rudesse et sacrifice, marquée par sept années d’hébergement précaire dans des baraquements au confort spartiate, à Beersheva. Si sa mère, tant admirée, est aussitôt devenue une authentique Israélienne, son père, nostalgique d’une France quelque peu fantasmée, n’a pris conscience que tardivement de l’affection qu’il portait à sa nouvelle patrie. De son expérience réussie à l’armée à ses premiers pas dans le monde du journalisme sportif, de ses reportages historiques en Tunisie et en Jordanie au deuil de ses frères et de ses parents, la dynamique sexagénaire s’est exprimée avec une rare sincérité. Quant à la presse israélienne, dont elle a salué l’indépendance, elle s’est réjouie de sa propension à révéler au grand jour les difficultés et autres imperfections de son pays. « Nous devons conserver notre moralité et nos valeurs en toutes circonstances, même si nous sommes entourés de gens qui se comportent mal ! », a-t-elle lancé. Non sans témoigner de son inquiétude face à la menace iranienne sur le front nord, elle a rappelé à l’assistance que les Israéliens comptaient, malgré tout, parmi les peuples les plus heureux au monde…

 

Visiblement ravie de dialoguer avec le public, Rina Matsliah a répondu avec enthousiasme à de nombreuses questions relatives à la géopolitique régionale, au rôle des médias, au terrorisme, mais aussi à la paix qui, pour paraître lointaine, n’en demeure pas moins ardemment désirée pour celles et ceux dont les enfants se trouvent mobilisés, guerre après guerre. « Israël est un miracle, a-t-elle conclu. Allez à l’oulpan et apprenez l’hébreu, qui est notre langue commune ! » Un appel qui a d’ores et déjà été entendu par les élèves des 150 classes ouvertes par l’OSM, en France, en Belgique et même au Maroc !